La disparition d’Alain Gernigon est une grande perte pour tous ceux qui s’intéressent au chemin de fer. On ne peut avoir qu’admiration et respect pour l’ampleur de ses connaissances en matière de signalisation ferroviaire. Le souci qu’il a eu, jusqu’à ces dernières semaines, d’actualiser son ouvrage remarquable « Histoire de la signalisation ferroviaire française » paru en 1998 montre bien la volonté de partager son savoir, de transmettre ses connaissances encyclopédiques dans ce domaine, d’assurer des formations en la matière. Toujours précis, toujours clair dans ses explications, impératif dans ses conclusions, il faisait aimer la technique comme il l’aimait lui-même, en la faisant vivre et en la rattachant toujours à son objectif : la sécurité.
Le chemin de fer s’est construit, depuis pratiquement ses origines et au fil du temps, autour de la sécurité. Et la signalisation joue évidemment un rôle fondamental pour la sécurité en tant que langage qui fait appel à toutes les ressources de l’intelligence humaine. Aussi le rôle et l’apport d’Alain Gernigon peuvent-ils être considérés comme essentiels à l’histoire technique comme à la culture ferroviaires.
Pour Rails & histoire (Association pour l’histoire des chemins de fer), Alain Gernigon a joué un rôle bien particulier puisque, après avoir été l’un des piliers de la « Commission Histoire des Installations Fixes » constituée en 1992, il est à l’origine, avec Daniel Wurmser, hélas lui aussi disparu depuis plusieurs années, d’une étude qui, en 2011, a sélectionné les 25 postes d’aiguillage français les plus marquants pour l’histoire des techniques, des métiers et des cultures régionales. C’est aujourd’hui la base du programme d’étude et de mise en valeur « postes remarquables » commandé par SNCF Réseau à Rails & histoire, avec une première application au beau poste 1 de Lyon Perrache, préservé et en cours d’aménagement pour des visites techniques et pédagogiques avec simulation d’un fonctionnement opérationnel.
C’est pourquoi Rails & histoire tenait à rendre hommage à ce cheminot entré à la SNCF le 1er octobre 1950 en qualité d'apprenti à l'école du SES de La Folie, qui pris sa retraite le 1er novembre 1995 avec le grade d'ingénieur principal après 45 années de service et qui devint l'un des experts mondiaux de la signalisation ferroviaire.
Bonjour à Tous,
Encore un qui nous quitte , un passionné, un amoureux du chemin de fer, de la sécurité via la signalisation ferroviaire . On apprenait toujours quelque chose avec Alain.