Il y a un peu plus de dix ans, le 2 octobre 2004, le viaduc des Fauvettes, vestige de l’ancienne ligne du réseau de l’État de Paris à Chartes par Gallardon, et site phare de l’escalade en Île-de-France, était rouvert au public après plusieurs années de purgatoire.
d’utilité publique les travaux d’une ligne de Paris à Chartres par Gallardon destinée à offrir aux chemins de fer de l’État une entrée indépendante dans la capitale. Mais, en rendant disponible la gare de Paris- Montparnasse, la réunion des réseaux de l’Ouest et de l’État en 1909 ôte au projet une grande partie de son intérêt. Aussi, les chantiers ayant été maintes fois ralentis voire interrompus, n’est-ce que le 15 mai 1930 qu’une première section de 70 km est livrée à l’exploitation, depuis Massy-Palaiseau jusqu’à Chartres. Et, bien que la plateforme ait été établie pour deux voies, le trafic n’est assuré que par une seule voie. Vivement concurrencée par les transports routiers en plein essor, la ligne est fermée aux voyageurs dès le 1er août 1939, parcourue seulement par quelques circulations occasionnelles comme en septembre de la même année (mobilisation) et en mai 1940 (exode). Utilisée par les Allemands à des transports militaires et de ravitaillement, elle fait l’objet d’importants bombardements alliés en juin 1944. Sa remise en état d’exploitation étant jugée trop onéreuse, la dépose de la voie est autorisée le 14 février 1945 et son déclassement, réclamé par la SNCF dès 1947, prononcé le 16 novembre 1953.
De cette ligne éphémère subsistent encore quelques vestiges, dont un court tronçon situé au sud-ouest de Massy-Palaiseau, entre Bures-sur-Yvette et Gometz-le-Châtel. Devenu au fil du temps un chemin de randonnée, à l’image des « voies vertes » aménagées partout en Europe sur les plateformes de voies ferrées et chemins de halage, il offre aujourd’hui une succession d’ouvrages d’art, notamment un souterrain et un viaduc librement accessibles aux promeneurs. Long d’une centaine de mètres, le tunnel de Montjay, du nom du château érigé à proximité, est l’unique ouvrage de ce type construit pour les besoins de la ligne. Quant au viaduc d’Angoulême, du nom du ruisseau qui coule au creux du vallon boisé qu’il enjambe, il peut se piquer d’être l’un des plus imposants de la ligne et le mieux conservé en l’état. Achevé en 1913, construit en moellons de meulière, d’une longueur de 221 m et d’une largeur de 8,15 m, il compte douze arches de 15 m d’ouverture, dont la pile la plus haute mesure 34,64 m. Notons que l’on parle plus communément aujourd’hui du tunnel et du viaduc des Fauvettes, du nom du bois tout proche.
Quoique utilisé de manière « sauvage » par des spéléologues et des grimpeurs depuis la fin des années 1970, et vite considéré comme « la plus belle falaise d’Île-de-France », le viaduc est interdit au public en 1997, une étude de la DDE de l’Essonne ayant révélé la fragilité de la dernière arche côté Gometz-le- Châtel en partie éventrée par une bombe en 1944. Les actions combinées de plusieurs associations et clubs, dont le Cosiroc (Comité de défense des sites et rochers d’escalade) animé par Daniel Taupin (1936-2003), le sauvent de la destruction. L’État, toujours propriétaire de l’ouvrage, accepte en 2001 l’idée d’une restauration. Le 2 octobre 2004, après un an de travaux (reconstruction de l’arche endommagée, réfection de l’étanchéité, installations de garde-corps, réalisation de puits permettant la descente en rappel), le site est de nouveau rendu aux fervents de l’escalade et aux promeneurs. Se pose alors la question de son entretien. L’État ayant annoncé son intention de se désengager, le viaduc devient en 2008 la propriété du Syndicat intercommunal de la coulée verte de la vallée de l’Yvette (le Sicovy), créé en 2000 entre les trois communes de Bures-sur-Yvette, de Gometz-le-Châtel et des Ulis. À son initiative, des expertise sont été menées au cours de l’été 2013 afin de s’assurer de la solidité du viaduc.
Accès
Se reporter au document édité par le Sicovy : www.cosiroc.fr/images/massifs/fauvettes/plans/plan_acces_sicovy.jpg
Par le RER B : descendre à la Station Bures-sur-Yvette, franchir les voies (passage souterrain), longer le parking pour rejoindre la route de Chartres ; tourner à droite (en direction de Gometz-le-Châtel) et au premier rond-point prendre à gauche ; remonter la rue de Montjay (en direction des Ulis), passer devant le cimetière (à droite) et continuer jusqu’aux vestiges de la culée d’un pont-rail de l’ancienne ligne de Gallardon (à gauche) ; poursuivre sur une cinquantaine de mètres jusqu’à hauteur d’un banc, puis s’enfoncer dans la forêt par l’amorce d’un sentier (à droite) : vous êtes sur l’ancienne plateforme ; continuer tout droit et passer sous le tunnel pour rejoindre le viaduc.
Les Voies vertes : plusieurs sites Internet européens, nationaux ou
régionaux, fournissent les cartes des Voies vertes de chaque territoire (mot-clé : voies vertes), comme
• Association européenne des voies vertes :
http://www.aevv-egwa.org/
• Association Française des Véloroutes et Voies Vertes :
http://www.af3v.org/
• Carte de France des voies vertes : http://www.voies-vertes.info/
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