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Les dépôts de matériel moteur ont pesé dans l'économie française autant que, sites industriels caractéristiques, ils ont marqué le paysage urbain. Rouage essentiel au fonctionnement du système ferroviaire, puisqu'ils ont été les relais fixes indispensables à la circulation des véhicules sur les lignes, leur nombre et leur localisation dépendent du système technique qu'ils servent : très nombreux - presque trois cents - et disséminés au temps de la vapeur, quand l'autonomie des locomotives et de leur équipe "titulaire" n'excède que rarement 150 kilomètres et six à huit heures, ils ne sont plus que quelques dizaines d'établissements chargés de l'entretien aussi bien que des réparations et remarquables davantage par leur surface que par leurs effectifs à l'heure de la grande vitesse ferroviaire et de l'automatisation de bien des tâches. Mutation considérable, certes, mais non rupture complète : si la plupart des petits dépôts a disparu, les grands établissements d'autrefois qui ont parfois entraîné le développement de quartiers et même de villes industrielles continuent aujourd'hui, avec des fonctions et des équipements différents, de jouer leur rôle, y compris dans l'économie locale.
Yves Baticle, géographe, professeur émérite à l'université de Dijon, retrace ici l'évolution de ce secteur à partir des études et des monographies d'établissement fournies par les spécialistes de la commission "Histoire des dépôts" de l'Association pour l'histoire des chemins de fer en France, emmenés par Yves Machefert-Tassin qui a également collaboré aux recherches documentaires, à la rédaction et en a établi l'illustration.